La Bretagne

Poème ancien:

Pour que le sang joyeux dompte l'esprit morose
Il faut, tout parfumé de sel et de goémon,
Que le soume atlantique emplisse tes poumons.
Arvor offre ses caps que la mer blanche arrose.

L'ajonc fleurit et la bruyère est déjà rose.
La terre des vieux clans, des nains et des démons,
ami, te garde encor, sur le granit des monts,
L'homme immobile auprès de l'immuable chose.

Viens, partout tu verras, par les landes d'arez
Monter vers le ciel morne, infrangible cyprès,
Le menhir sous lequel gît la cendre du brave ;

Et l'Océan, qui roule en un lit d'algues d'or
Is la voluptueuse et la grande Occismor,
Bercera ton coeur triste à son murmure grave
José Maria de Hérédia

Poème
Lorsque les roches brunes
sanglées
dans une étreinte blanche
tressaillaient en buvant
l’écume du plaisir,
la Bretagne fondait
gémissant au soleil
et le pur goéland
picorait la mer bleue,
tandis que le silence
comme un nuage souple
bourdonnait dans le ciel
en un son monocorde.
Lorsque les roches brunes
se pendaient à l’azur
comme le noir testament
d’une âme en perdition,
le squelette des pins
dessinait dans la brume
comme une ombre farouche
une âme de breton.
(Siviane Le Menn)

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Vues de la Bretagne