Le bruit des cités...

Le bruit des cités

O peuple de la bruyante cité, vous qui vivez dans l’obscurité, vous dont le ciel est artificiel, vos villes sont des cages colossales dont l’homme commença à forger les barreaux voilà bien des années, sans se rendre compte qu’il les construisait de l’intérieur, et qu’il serait d’ici peu son propre prisonnier pour l’éternité.
Les gens de la ville feignent d’être sages et savants, mais leur imagination demeure fallacieuse, car ils ne sont rien d’autre qu’experts en imitation.
Celui qui désire vivre dans une ville affairée doit être un glaive affilé dans un fourreau de miel.
Le glaive lui servira à repousser ceux qui cherchent à tuer le temps, et le miel à satisfaire leur faim.
La nature nous tend ses bras accueillants et nous invite à nous réjouir de sa beauté.
Mais nous redoutons son silence en nous précipitant dans les villes encombrées, où nous nous entassons comme des moutons qui fuient le méchant loup.
Ah, si je pouvais amasser vos cités dans mes mains et parsemer de vos maisons les prés et les forêts !
Ah, si les vallées étaient vos avenues et les sentiers vos rues, vous pourriez ainsi partir à la rencontre des uns et des autres à travers les vignes et revenir le soir avec les fragrances de la terre dans vos vêtements !
Hélas, ces rêves ne sont pas près de se réaliser !
(Khalil Gibran)

Voici un petit moment de calme et de sérénité que nous ne trouvons que dans la nature!

Loin du bruit de la ville